Étrangers ennemis
Tous les Italo-canadiens considérés comme une menace pour le Canada ne furent pas internés. En effet, environ 31 000 hommes, femmes et enfants furent enregistrés comme étrangers ennemis avec obligation de se signaler chaque mois auprès d’autorités locales appelées registres. Nommés par le Ministre de la justice, les registraires étaient des officiers de police provinciaux ou municipaux ainsi que des commis des postes. Chaque étranger ennemi devait répondre à une série de questions, principalement sur son âge, adresse, lieu de travail et nombre de parents.
Il reste des zones d’ombres concernant la façon dont les autorités choisissaient les personnes devant se signaler régulièrement. Ceux qu’on libérait après la première arrestation signaient un formulaire déclarant qu’ils obéiraient aux lois du Canada, qu’ils ne poseraient pas d’obstacle à l’effort de guerre et qu’ils se signaleraient tous les mois. Les personnes naturalisées et parfois celles nées sur le sol canadien devaient se soumettre à cette obligation.
Ce processus manquait de cohérence. En effet, certaines personnes se rendaient à leur commissariat local où on leur annonçait qu’ils n’auraient pas besoin d’y revenir, alors que d’autres devaient continuer à se signaler. Ceux qui se présentaient mensuellement étaient obligés, selon les Règlements concernant la défense du Canada, de porter un « document d’identification ». La nature de ce document pouvait varier, allant d’un certificat de parole signé par le registraire à une carte d’inscription identifiant le porteur comme étranger ennemi.